Il est heureux celui qui médite la Parole de Dieu.
Pourtant la méditation ne fait pas trop partie de notre vie. Notre culture valorise beaucoup plus l’action, et notre état intérieur dispersé nous rend la méditation étrangère.
En réalité, elle est une discipline très fréquente déjà dans l’ancien testament. David et les chantres méditaient énormément. Cela revient tout le temps dans les Psaumes. Ils méditaient la loi de Dieu, qui était Dieu, les œuvres de Dieu, jour et nuit !
De notre côté, nous avons appris à lire la Bible, mais pas à la méditer. Pourtant la Bible est la parole écrite de Dieu, elle est vivante ! La lire seulement, c’est la réduire à un rapport dont nous prenons connaissance. Mais il est temps de rendre à la Bible son vrai but : créer une rencontre avec Dieu à travers et au-delà des mots.
J’aime beaucoup cette expression de Kirk Bennett : « La méditation est là pour nous permettre de trouver Jésus caché entre les lignes ».
Il y a principalement trois mots utilisés en hébreu et traduits par « méditer ».
Le premier est Chaphas : chercher, rechercher, fouiller, éprouver, exposer. Voilà ce que nous voulons faire au travers de la méditation. Nous activons notre esprit pour chercher Dieu dans le texte, en écartant ce que nous savons déjà pour exposer la profondeur et la révélation qui sont dans le texte !
Les deux autres verbes principaux décrivent la manière de méditer :
Siyach : converser intimement, se plaindre, réfléchir, chanter, grommeler, murmurer.
Hagah : gémir, grogner, rugir, rêver, murmurer, chuchoter, pousser des cris.
Voilà qui est vraiment assez loin de ce que j’imaginais quand on me parlait de méditer ! Il faut dire que ma vision de la méditation était plutôt négative et liée à ce que j’avais entendu de ceux qui pratiquaient la méditation orientale : se tenir immobile, en silence, ne penser à rien.
Mais la méditation biblique est totalement différente. Elle peut se faire assis, debout ou en mouvement. Elle est à la fois intérieure et active. Elle est même audible ! Elle engage nos émotions, notre intelligence, et tout notre cœur, en vue d’une rencontre avec Dieu ! Elle nous permet de cheminer avec Dieu en profondeur vers l’intérieur de sa parole. Elle ressemble d’une certaine manière à la rumination (Non, se comparer à une vache n’est pas très flatteur, quoi que personnellement, j’aime beaucoup les vaches ! Mais tu vas survivre, c’est pour du bien !)
Personnellement, j’ai redécouvert la Bible grâce à la méditation. Elle m’a ouvert un chemin de révélation de Dieu qui s’est ajouté à ce que je pouvais déjà vivre au travers de l’étude plus analytique. Certains, comme Daniel Bourguet, parlent d’exégèse contemplative. Elle nous permet de joindre l’étude et la contemplation, si bien que notre intelligence et notre esprit travaillent ensemble (pour une fois !).
D’ailleurs, contempler, voilà une autre chose que nous ne savons plus faire ! Contempler, c’est regarder intensément, concentrer son regard extérieur ou intérieur sur quelque chose. Dans notre cas, c’est tourner tout notre être vers la parole et la personne de Dieu, jusqu’à ce qu’il ouvre un mystère scellé, et nous permette de recevoir le trésor retenu à l’intérieur.
Car voilà l’enjeu de la méditation et de la contemplation, il y a des trésors à l’abri des regards superficiels, cachés à l’intérieur, des mystères accessibles uniquement à ceux qui s’arrêtent, regardent, écoutent, attendent, et reçoivent.
Lorsque nous papillonnons à travers toute la Bible et tous les commentaires accessibles sur google pour trouver une nourriture pré-mâchée et facile à comprendre et à digérer, nous ne sommes pas en mesure de recevoir les mystères et les révélations cachés pour notre temps. Seuls les aventuriers courageux qui mettront de côté tous les chemins faciles pour s’enfoncer dans les profondeurs d’une parole, y rencontreront Dieu dans une dimension nouvelle et expérimenteront la gloire et le poids présents dans toute parole qui sort de la bouche de Dieu.
J’écris alors que nous sommes en mars 2020 ou Nisan 5780 dans le calendrier hébreu. Prophétiquement, c’est l’année de la bouche (en rapport avec les chiffres de l’année, et le lien qu’on trouve en hébreu entre les chiffres et les lettres, qui sont aussi des symboles).
Nous avons beaucoup parlé depuis septembre du fait que c’est l’année où nous devons parler et déclarer les décrets de Dieu. Mais l’année de la bouche, ce n’est pas seulement l’année de notre bouche, c’est l’année de la bouche de Dieu, celle de sa parole qui sort de lui et qui n’y retourne pas sans avoir produit ce pour quoi elle a été envoyée !
Alors l’année 2020 est plus que jamais l’année pour contempler et méditer chaque parole de Dieu, et les Écritures en particulier.
On pourrait comparer la méditation et la contemplation à une gestation. On porte une révélation comme on porte un enfant. Heure après heure elle grandit, jusqu’au moment où c’est le temps de la naissance, et elle vient au jour ! Mais les neuf mois de grossesse ne sont pas toujours très agréables, et en plus, neuf mois, c’est long… Mais sois déterminé, la récompense en vaut la peine, et te rendra heureux !
De temps en temps, tu seras invité à méditer durant ton voyage, sur des passages particulièrement importants pour cette traversée.
Pour aller plus loin
C’est parti pour s’entraîner à méditer et contempler ! Voici plusieurs conseils pratiques qui vont t’aider !
- Prévois d’avoir du temps : commencer avec 45 minutes, mais peu à peu prévois deux heures.
- Si tu es préoccupé par une chose, règle-la d’abord.
3) Prépare-toi : choisis une tenue confortable, passe aux toilettes, rassemble ton matériel, mets ton téléphone en mode avion.
4) Commence par louer Dieu et l’accueillir.
5) Prévois une feuille à côté de tes notes pour noter tes pensées parasites : j’ai faim, j’ai soif, je dois acheter une salade, je m’ennuie etc.
6) Quand elles viennent, écris-les tout de suite, puis reviens à ta méditation.
7) Choisis une petite portion de texte : un verset maximum.
8) Ecris tout ce qui te vient sans filtre : ce que tu sais déjà, tes questions, ce que le Saint-Esprit te dit (tu peux utiliser des couleurs pour différencier ces choses).
9) Note dans un coin de ta feuille ce que tu veux regarder ou étudier et qui nécessite de chercher d’autres passages de la Bible ou de consulter d’autres ressources.
10) Tu peux aussi commencer par l’étude, et ensuite, garder le même passage pour ta méditation-contemplation.
11) Lis, écris, chante, prie à haute voix etc., et recommence.
12) À la fin, relis, relève ce que tu as reçu de plus fort, et adore Dieu à partir de cette révélation nouvelle.
Méditer et contempler, cela s’apprend. On ne parvient pas à courir un marathon en s’entraînant seulement pendant deux semaines. C’est pareil pour la méditation, alors ne te décourage pas, entraine-toi et persévère !
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Tikkoun 