À quelle compagnie vas-tu te joindre ?
En hébreu, s’assoir en compagnie des moqueurs, c’est s’assoir dans la demeure des arrogants, des orgueilleux, de ceux qui se mettent au-dessus.
Dieu nous appelle à choisir la compagnie des humbles. Nous sommes appelés à nous soumettre à Dieu volontairement, en reconnaissant nos limites, et en adorant un Dieu qui est bien au-dessus de tous.
Il y a plusieurs raisons pour lesquelles on peut devenir arrogant ou moqueur.
La première, c’est que nous nous sentons meilleurs que les autres. Nous mettons notre valeur dans notre savoir, notre intelligence, notre éducation, nos compétences, nos actions, notre style de vie, nos origines, et j’en passe. Du coup, ce que nous sommes devient un point de référence par rapport auquel nous nous permettons d’évaluer la valeur des autres. Et au lieu d’embrasser nos limites, et d’avoir compassion de celles des autres, nous utilisons leurs faiblesses ou leurs fragilités pour renforcer notre propre sentiment d’avoir de la valeur. Il est malheureux celui qui en est réduit à trouver de la valeur en abaissant celle des autres. Malheureux aussi celui qui a besoin d’être rassuré sur lui-même au point de rire de celui qui se trompe ou qui ne sait pas. Malheureux est celui qui pense qu’il sait toujours mieux et qu’il fait toujours mieux. Malheureux aussi celui qui met toute son énergie à s’élever et à rabaisser les autres. Malheureux finalement celui qui ne tend pas la main à un plus faible, plus fragile, plus ignorant que lui, car en fin de compte c’est lui-même qu’il juge ainsi sans le savoir.
L’autre racine à la moquerie, c’est la blessure. À plusieurs reprises, j’ai réalisé que j’en arrivais à me considérer au-dessus de certaines personnes parce que j’étais blessée, et qu’il était plus facile de les regarder de haut en les jugeant incompétentes, que de traverser la douleur d’avoir été déçue, rejetée ou trahie. As-tu déjà entendu quelqu’un te dire : « Allez, tu es trop bien pour lui ou pour elle ! Il ou elle ne te mérite pas. » ? C’est la même idée. Nous choisissons ce cadre d’interprétation pour nous détacher de ce qui nous a blessés, et plutôt que d’être mis à genoux par la blessure, ce qui nous ferait honte et nous laisserait humiliés, nous nous élevons au-dessus des autres, les contemplant avec mépris, amertume et cynisme, du haut de notre détachement triomphant.
Pourtant, il ne faut pas nous faire d’illusion. À l’intérieur se trouve toujours un cœur blessé, et tôt ou tard, le chagrin devra bien s’en échapper…
Au lieu de la compagnie des moqueurs, Dieu nous invite à rejoindre la compagnie de notre Roi, humble et doux de cœur. Cela ne l’empêche pas d’être fort, puissant, et plein d’autorité. Justement, il a tous les pouvoirs, il n’a rien à prouver, il est vraiment libre.
La moquerie, ou la supériorité, nous renvoie le fait que nous ne sommes pas en sécurité dans notre identité, et elle ne nous rend pas heureux. Elle cache sous elle une forme de honte très profonde de qui nous sommes, alors que Dieu nous voit si différemment. Si tu as pris l’habitude de te moquer, de mépriser ou de prendre les autres de haut, redescends…
Connais-tu l’histoire de Zachée ? Elle est très symbolique. Cet homme monte dans un sycomore pour voir Jésus parce qu’il est petit et que les gens ne l’aiment pas et l’empêchent de passer. Alors il grimpe dans un arbre pour se cacher. Quand Jésus l’interpelle, il lui commande de descendre parce qu’il doit aller dans sa maison.
La taille de Zachée c’est son propre regard sur lui-même, les gens qui l’empêchent de passer, c’est le rejet qu’il reçoit à cause de ses mauvaises actions. L’arbre, c’est son style de vie : se cacher dans une hauteur extérieure pour compenser la petitesse qu’il ressent à l’intérieur. Devant les hommes il se fait grand parce qu’au-dedans de lui il est tout petit. Et pour rencontrer Jésus dans l’intimité, il faut descendre, c’est-à-dire revenir à qui nous sommes réellement. Nous ne pouvons rencontrer Dieu qu’en vérité, dans la lumière.
Si tu t’es élevé, redescends, et viens rencontrer Jésus dans ta maison.
Pour aller plus loin
Aujourd’hui on poursuit le nettoyage de nos cœurs ! Dans quels domaines l’orgueil se loge-t-il en toi ? Comment se manifeste-t-il ?
Vois-tu comment tu juges et évalues les autres ?
Demande pardon à Dieu pour ces choses, et demande-lui de te purifier.
Y a t-il des gens qui t’ont blessé, que tu n’as pas pardonné, et que tu regardes de haut aujourd’hui ? Serais-tu prêt à faire face plutôt à la blessure qui est dans ton cœur ? Demande au Saint-Esprit de venir te guérir. Raconte-lui ta blessure, et accueille sa présence et sa guérison.
Lorsqu’on est atteint par la maladie de l’orgueil, on a de la peine à reconnaître ses torts. On se défend, on se justifie et on s’endurcit. Reconnais-tu cela chez toi ? C’est le moment de faire comme Zachée. Redescends de l’arbre de la supériorité dans lequel tu as essayé de te cacher, et ouvre ta maison à Jésus. Il peut y avoir pas mal de choses à discuter et à régler. Mais si tu le fais, ta vie va changer pour toujours.
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